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L’AGENCE BARNETT ET Cie

Béchoux n’attendit point qu’il fût de retour. Les révélations de Mlle Haveline sur ce que pensait Jim Barnett avaient aussitôt éclairé l’affaire dans son esprit. Oui, la coupable était Mme Alain. Comment n’y avait-on pas songé ? Emporté par une conviction rageuse, il dégringola l’escalier, suivi de Nicolas Gassire, et se précipita dans la loge.

« Mes Africaines ! Où sont-elles ? C’est vous qui les avez volées ! »

Nicolas Gassire arrivait à son tour.

« Mes titres ? Qu’en avez-vous fait, voleuse ? »

Tous deux secouaient la grosse femme, la tiraillaient, chacun par un bras, et la harcelaient de questions et d’insultes. Elle ne répondait pas. Elle semblait abasourdie.

Ce fut, pour Mme Alain, une nuit affreuse à laquelle succédèrent deux jours non moins pénibles. Pas une seconde Béchoux n’admit que Jim Barnett se fût trompé. D’ailleurs, à la lumière de cette accusation, les faits prenaient leur véritable sens. La concierge qui devait avoir, en faisant le ménage, noté la présence insolite du paquet sur la table de nuit, et qui, seule, possédait la clef, avait fort bien pu, connaissant les habitudes régulières de M. Gassire, rentrer dans l’appartement, mettre la main sur les titres, se sauver et se réfugier dans sa loge, où Nicolas Gassire la retrouvait.

Béchoux se découragea.

« Oui, évidemment, disait-il, c’est cette coquine qui a fait le coup. Mais, au fond, le mystère demeure entier. Que le coupable soit la concierge ou n’importe qui, cela compte peu, tant qu’on ne saura pas ce que sont devenues mes douze Africaines. J’admets qu’elle les ait rap-