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hâte de retrouver la femme que le vieux Druide avait placée là et de lui régler son compte, à elle aussi !

— Vous croyez donc que c’est une femme vivante ? ricana Otto.

— Et bien vivante encore !… comme l’était le vieux Druide. Ce sorcier n’était qu’un charlatan qui pouvait avoir des trucs à lui, mais aucun pouvoir réel… La preuve, la voici !…

— Charlatan, soit, objecta le complice. Mais tout de même, par ses signaux, il vous a indiqué l’endroit de ces grottes. Or, dans quel but ? Et que faisait-il ici ? Connaissait-il vraiment le secret de la Pierre-Dieu, le moyen de la conquérir et son emplacement exact ?

— Autant d’énigmes, tu as raison, dit Vorski, lequel préférait ne pas examiner de trop près les détails de l’aventure, mais autant d’énigmes qui trouveront leur solution d’elles-mêmes, et dont je ne me préoccupe pas pour l’instant, puisque ce n’est plus cet horripilant personnage qui me les pose. »

Pour la troisième fois, ils franchirent l’étroit couloir de communication. Vorski pénétra dans la grande salle en vainqueur, la tête haute et le regard assuré. Plus d’obstacle, plus d’ennemi. Que ce fût la Pierre-Dieu que l’on voyait suspendue entre les dalles de la voûte, ou que la Pierre-Dieu fût ailleurs, nul doute qu’il ne la découvrît. Restait cette femme mystérieuse qui avait l’apparence de Véronique, mais qui ne pouvait pas être Véronique et dont il allait démasquer la véritable personnalité.

« Si toutefois elle y est encore, murmura-t-il. Et je soupçonne fort qu’elle n’y est plus. Elle jouait son rôle dans les combinaisons obscures du vieux Druide, et le vieux Druide me croyant écarté… »

Il avança et monta quelques marches.

La femme était là.

Elle était là, couchée sur la table inférieure du dolmen, entourée de voiles comme auparavant. Le bras ne pendait plus vers le sol. Il n’y avait que la main qui émergeât des voiles. Au doigt, la bague de turquoises.

Otto lui dit :