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Alors elle bondit d’un trait, toutes ses forces ranimées. À son tour elle courut par la pelouse semée de ruines qui descendait vers la façade.

«  François !… François !… François !… »

Elle appelait d’une voix déchirante. Elle annonçait son approche à grands cris. Et ainsi elle parvint au Prieuré.

L’un des battants était entr’ouvert. Elle le poussa et se rua dans le vestibule en criant :

« François ! François ! »

L’appel résonna de haut en bas, à travers toute la maison, mais resta sans réponse.

« François ! François ! »

Elle gravit l’escalier, ouvrit des portes au hasard, courut à la chambre de son fils, à celle de Stéphane, à celle d’Honorine. Personne.

« François ! François !… Tu ne m’entends pas ? Ils te font du mal, peut-être ?… Oh ! François, je t’en prie… »

Elle revint jusqu’au palier.

En face d’elle, c’était le bureau de M. d’Hergemont.

Elle se jeta sur la porte et recula aussitôt, comme frappée par une vision surgie de l’enfer même.

Un homme était là, debout, les bras croisés, qui paraissait attendre. Et c’était bien l’homme qu’elle avait imaginé un instant en pensant à la femme et à l’enfant. C’était le troisième monstre !

Elle dit simplement, mais avec quelle horreur inexprimable :

« Vorski !… Vorski !… »