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L’ÉCLAT D’OBUS
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excuse qu’ils ne sont pas Alsaciens, ainsi qu’ils le prétendent, mais d’origine étrangère, et qui ne prévoient pas les conséquences de leur trahison, ces deux misérables acceptent le pacte. Dès lors, vous êtes chez vous, et libre de venir à Ornequin lorsque cela vous plaît. Sur votre ordre, Jérôme va même jusqu’à tenir secrète la mort de la comtesse Hermine, de la véritable comtesse Hermine. Et, comme vous vous appelez aussi comtesse Hermine, que personne ne connaissait Mme  d’Andeville, laquelle vivait à l’écart, tout se passe très bien.

« Vous accumulez d’ailleurs les précautions. Une entre autres qui me déroute, autant que la complicité du garde et de sa femme. Le portrait de la comtesse d’Andeville se trouvait dans le boudoir naguère habité par elle. Vous faites faire de vous un portrait d’égale grandeur, qui s’adapte dans le cadre même où le nom de la comtesse est inscrit. Et ce portrait vous représente sous le même aspect qu’elle, vêtue, coiffée de la même façon. Bref, vous devenez ce que vous avez cherché à paraître dès le début, et du vivant même de Mme  d’Andeville dont vous commenciez déjà à copier la tenue, vous devenez la comtesse Hermine d’Andeville, tout au moins pendant vos séjours à Ornequin.

« Un seul danger, le retour possible, imprévu, de M. d’Andeville. Pour y parer d’une façon certaine, un seul remède, le crime.

« Vous faites donc en sorte de connaître M. d’Andeville, ce qui vous permet de le surveiller et de correspondre avec lui. Seulement il arrive ceci, sur quoi vous n’avez pas compté,