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L’ÉCLAT D’OBUS

— Ça y est, dit-il en se relevant.

— Quoi ? lui demanda Bernard.

— Le terrain où nous sommes n’est qu’un étage des vastes constructions qui avoisinaient autrefois le vieux donjon, constructions rasées depuis des siècles et sur lesquelles on a aménagé ce jardin.

— Alors ?

— Alors, en déblayant le terrain, j’ai percé le plafond d’une des anciennes salles. Tenez.

Il saisit une pierre, l’engagea au centre même de l’orifice plus étroit pratiqué par lui, et la lâcha. La pierre disparut. On entendit presque aussitôt un bruit sourd.

— Il n’y a plus qu’à élargir l’entrée. Pendant ce temps nous allons nous procurer une échelle et de la lumière… le plus possible de lumière.

— Nous avons des torches de résine, dit l’officier.

— Parfait.

Paul ne s’était pas trompé. Lorsque l’échelle fut introduite et qu’il put descendre avec le lieutenant et avec Bernard, ils virent une salle de dimensions très vastes et dont les voûtes étaient soutenues par des piliers massifs qui la divisaient, comme une église irrégulière, en deux nefs principales et en bas côtés plus étroits.

Mais tout de suite Paul attira l’attention de ses compagnons sur le sol même de ces deux nefs.

— Un sol en béton, remarquez-le… Et, tenez, comme je m’y attendais, voici deux rails qui courent dans la longueur d’une des travées !… Et voici deux autres rails dans l’autre travée !

— Mais enfin, quoi, qu’est-ce que cela veut dire ? s’écrièrent Bernard et le lieutenant.