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L’ÉCLAT D’OBUS

comme moi, il a été transporté dans ce même hôpital dont, selon toute probabilité, il pourra sortir en même temps que moi. Je voudrais qu’il eût le même congé et l’autorisation de m’accompagner.

— Entendu. Après ?

— Le père de Bernard, le comte Stéphane d’Andeville, sous-lieutenant interprète auprès de l’armée anglaise, a été blessé également ce jour-là, à mes côtés. J’ai appris que sa blessure, quoique grave, ne met pas ses jours en danger, et qu’il a été évacué sur un hôpital anglais… j’ignore lequel. Je vous prierais de le faire venir dès qu’il sera rétabli, et de le garder dans votre état-major jusqu’à ce que je vienne vous rendre compte de la tâche que j’entreprends.

— Accordé. C’est tout ?

— À peu près tout, mon général. Il ne me reste plus qu’à vous remercier de vos bontés, en vous demandant une liste de vingt prisonniers français, retenus en Allemagne, auxquels vous prenez un intérêt spécial. Ces prisonniers seront libres d’ici à quinze jours au plus tard.

— Hein ?

Malgré tout son sang-froid, le général semblait un peu interloqué. Il répéta :

— Libres d’ici à quinze jours ! Vingt prisonniers !

— Je m’y engage.

— Allons donc !

— Il en sera comme je le dis.

— Quel que soit le grade de ces prisonniers ? Quelle que soit leur situation sociale ?

— Oui, mon général

— Et par des moyens réguliers, avouables ?