— Ah ! dit Paul vivement, Bernard vous a raconté tout ce qui s’est passé au château ?
— Du moins tout ce qu’il a pu savoir, et il y a bien des choses inexplicables sur lesquelles, selon lui, Paul, vous avez des données plus précises. Ainsi, pourquoi Élisabeth est-elle restée à Ornequin ?
— C’est elle qui l’a voulu, répliqua Paul, et je n’ai été averti de sa décision que plus tard, par lettre.
— Je sais. Mais pourquoi ne l’avez-vous pas emmenée, Paul ?
— En quittant Ornequin, j’ai pris toutes les dispositions nécessaires pour qu’elle pût s’en aller.
— Soit. Mais vous n’auriez pas dû quitter Ornequin sans elle. Tout le mal vient de là.
M. d’Andeville avait parlé avec une certaine rigueur, et, comme Paul se taisait, il insista :
— Pourquoi n’avez-vous pas emmené Élisabeth ? Bernard m’a dit qu’il y avait eu des choses très graves, que vous aviez fait allusion à des événements exceptionnels. Vous pourriez peut-être m’expliquer…
Il semblait à Paul deviner en M. d’Andeville une hostilité sourde, et cela l’irritait d’autant plus de la part d’un homme dont la conduite lui paraissait maintenant si déconcertante.
— Croyez-vous, lui dit-il, que ce soit le moment ?
— Mais oui, mais oui, nous pouvons être séparés d’un moment à l’autre…
Paul ne le laissa pas achever. Il se tourna brusquement vers lui et s’écria :
— Vous avez raison, monsieur ! C’est là une