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Ces propos obscurs ne la surprenaient pas. Leurs entretiens témoignaient souvent une sorte de démence et chacun d’eux écoutait à peine ce que l’autre articulait.

Un soir, Marc dit à sa femme :

— Je te trouve changée, es-tu malade ?

— Nullement, pourquoi cette question ?

Oui, pourquoi ? Il n’en savait trop rien. Il poursuivit :

— Tu devrais te soigner… des fortifiants sont toujours utiles… autrefois, je me servais de poudres…

Il s’interrompit, effaré. Voilà donc où il en voulait venir, à une réédition de son premier crime.

Jamais, il en eut la conviction soudaine, jamais il ne se résoudrait à repasser par les mêmes angoisses. D’autres, plus terribles au besoin, il les acceptait. Mais dérober du poison, ouvrir