— Et ?…
— Et il va s’en aller aux eaux… il reviendra le mois prochain, quand vous serez parti.
— Partir, moi !
Brisée de son effort, elle ne répondit pas. D’ailleurs toute parole était inutile désormais, Marc ne comprenait-il pas ? Et il comprit en effet que la saison s’avançait, qu’il retournerait à Paris et ne reverrait point Bertrande. Et elle semblait admettre ces catastrophes comme tellement définitives que, dans sa foi aveugle, il ne protesta pas. Il bégaya :
— Alors, jamais ?
Cette pensée l’assaillait tout à coup, affreuse et meurtrière. Pas une fois, il n’avait prévu qu’elle pût lui appartenir. Cependant, il sentit que sa vie dépendait de cet événement. Il répéta ;
— Alors, jamais ?
Elle usa de cajolerie et le berça plus tendrement.
— Mon pauvre Marc, mon pauvre Marc…
Cette compassion le frappa comme un arrêt irrévocable. Et cela ne le révoltait pas, car Bertrande le dominait assez pour qu’il lui donnât raison, même contre lui. Il souffrait atrocement. Maintenant qu’il le savait inaccessible, il songeait au corps inconnu que ses bras entouraient. Sous sa joue, près de ses lèvres, la vivante poitrine se gonflait et s’abaissait.
Et il désira la jeune fille. Il n’osait bouger de peur qu’elle ne rompît l’étreinte délicieuse où s’enivraient ses sens éveillés. Mais, instinctivement, elle se dégagea. Il poussa un cri de détresse.
— Bertrande… Bertrande…
Et au même moment, il se disait :