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Et quels raffinements de précautions, toutes appuyées sur une connaissance exacte, quoique spontanée du remords ! Certes chez les âmes faibles, l’idée du mal qu’on a causé peut provoquer ce sentiment. Mais, en général, le remords est la représentation obsédante d’une image désagréable. C’est ce remords-là dont Hélienne s’épouvantait, le vautour qui ne lâche pas sa proie, la bête de cauchemar, le vampire monstrueux qu’il soupçonnait derrière l’ondulation des tentures.

Éternellement la vision recommence ; jusqu’à la tombe, l’infernal tableau demeure accroché devant le regard. On ferme les yeux : la fresque maudite est peinte en couleurs indélébiles sur le mur intérieur des paupières. Et la scène est vivante, palpable, identique. On la voit on l’entend, on la sent, on la touche. L’effort du bras qui frappa ou