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la fortune de m. fouque

Quand M. Fouque eût fini, il recommença. Le sens de ces rébus lui échappait, et les mots dansaient devant ses yeux, sans qu’il parvint à les saisir.

Puis, en lui, s’agitait une pensée importune, une sorte de remords, l’ennui de bouleverser sa vie, de commettre une action irréparable. Ce qu’il était, il ne le serait plus et ne pourrait plus l’être. Cela le gênait. Et il se mit subitement à tenir à sa vertu, comme certaines filles tiennent à leur virginité.

Mais surtout une timidité invincible lui cassait les membres. Il tremblait, la peau froide. Une angoisse lui serrait l’estomac. Il n’avait pas un désir. Et il se sentait incapable, matériellement incapable de prendre cette femme qui s’offrait à lui.

— Eh bien, grogna Maria impatientée, le déshabilles-tu ?

Il obéit et s’avança vers elle. Mais il s’arrêta à deux pas du lit :

— Non, décidément, c’est impossible… et puis… vois-tu… je ne pourrais pas… je le sens bien… je ne pourrais pas… il n’y a que Julie qui me dise quelque chose.