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la fortune de m. fouque

pénétrait, le mouillait, lui donnait l’aspect piteux d’un individu qui a reçu une averse et qui grelotte sous ses habits trempés d’eau.

Il longea la Seine, dépassa la chapelle de la Barre-y-va, et enfila le quai.

Aux fenêtres du cercle, il aperçut ses amis qui, du geste, l’invitaient à les rejoindre. Il refusa ; mais, comme ils insistaient, il obéit machinalement et se dirigea vers le café de l’industrie. Ces messieurs étaient là une vingtaine qui sirotaient des absinthes et des vermouths. Ils saluèrent l’arrivée de M. Fouque par des acclamations :

— Enfin c’est lui, le voilà, eh bien, Fouque, quoi de neuf ?

Il ne s’étonna pas, ne se souvenant plus du serment de ses collègues, que son secret fût ainsi divulgué. On l’entourait, on le harcelait de questions, on lui faisait une sorte d’ovation.

Et cette empressement lui réchauffait l’âme ; il se sentait amolli par l’atmosphère de sympathie qui le baignait, il se trouvait à l’aise au milieu de ces affections solides et de ces dévoue-