Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
167
les époux dumouchel

le berceau, il n’y a plus rien, elle a tout mangé, la gosse.

Il eut une idée :

— Si l’on s’adressait à ta tante ?

Elle répondit :

— J’ai été la voir tantôt. Rien à en tirer. Cette sorte de dame de compagnie, qui la soigne depuis deux ou trois mois, ne la quitte pas. Elle a sur elle un empire qui m’inquiète. Je ne sais ce que cette femme manigance, mais je ne présage rien de bon. Donc, par là, il n’y a pas à chercher.

Ils réfléchirent longtemps. Puis Berthe laissa tomber ces mots :

— Je ne vois qu’un moyen, c’est de vendre une de tes obligations d’Orléans.

— Toucher à mon capital, au capital que m’a légué mon père, jamais, s’écria François, jamais, j’aimerais mieux mourir.

Il écouta cependant les explications de sa femme, s’apaisa peu à peu, et finit par se ranger à son avis.

Mais à l’heure du coucher, quand ils entrèrent dans la chambre de l’enfant, il bougonna :