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les époux dumouchel

ni imprévu. Des habitudes nombreuses, puissantes, irrésistibles, en devinrent les rouages indispensables. Chaque jour eut son lot, à chaque heure échut sa part nettement déterminée.

En semaine on mangeait, à neuf heures, un fort déjeuner dont le menu changeait à peine, puis on descendait en ville, François à la mairie et Berthe au marché. À midi et demi, François avalait un morceau de pain et de fromage. À quatre heures, au sortir de son bureau, il remontait la rue de la République et entrait au café de la place Beauvoisine où se réunissaient quelques-uns de ses amis. Sa pipe finie, sa consommation lentement dégustée, il atteignait par la rue Bihorel la cité Jeanne-d’Arc. Après le dîner, madame tapissait, monsieur fumait en lisant son journal de la première ligne à la dernière. Puis on jouait une partie de besigue et l’on se couchait.

Le samedi amenait une variante à ce programme. Le soir, le ménage Dumouchel recevait ses intimes. Ceux-ci partis, les époux se retiraient dans leur chambre, se déshabillaient et faisaient l’amour, puis ils se tournaient le dos et s’endormaient.

L’entretien du jardin, la grand’messe, la pro-