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— Monsieur l’inspecteur, ce n’est pas à moi de chercher. C’est votre métier. Et c’est de vous et de votre expérience que peut venir toute la lumière. Au fond, je suis persuadé que votre certitude à mon égard n’est plus la même. Je vous supplie d’agir, monsieur l’inspecteur.

Nantas parut flatté. Il arpenta la pièce de long en large, les mains au dos. Puis, s’arrêtant net, il dit, d’un ton bourru.

— Aussi, diable ! pourquoi n’avez-vous pas parlé tantôt ? Si vous m’aviez fourni les explications que je vous demandais avec insistance et que vous venez de fournir, nous n’en serions pas là.

— Je ne comprends pas, monsieur l’inspecteur…

— Mais si, mais si, nous avons perdu du temps.

Il reprit sa promenade, indécis et grognon. Puis, de nouveau, il revint vers Gérard, et, brusquement, lui tendit la main.

— Faisons la paix, voulez-vous ?

— Oh ! très volontiers fit Gérard, qui n’eut pas l’air de remarquer le changement d’attitude du policier.

— Et puis, voyons, repartit Nantas, essayons de démêler la situation, hein ? Somme toute, quelles preuves a-t-on contre vous ? Récapitulons. Votre querelle avec Baratof ? Vous en avez dit le motif et ça ne paraît pas invraisemblable. Les titres que vous lui avez pris ? Vous avez expliqué l’affaire. Reste la disparition des bijoux et de l’argent.

— Faites une perquisition chez moi, dit Gérard.

— C’est déjà fait, ricana Nantas. Donc, à ce propos, quitus. Seulement, il y a la preuve principale. C’est qu’entre le moment où vous êtes sorti de chez Baratof et celui où on l’a trouvé zigouillé, personne n’est entré.