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ARSÈNE LUPIN

pénétrai dans le bois, avec les plus grandes précautions, de manière à n’être ni vu ni entendu. C’étaient des fourrés épais, aménagés pour la chasse, et coupés de sentes très étroites où il n’était possible de marcher qu’en se courbant comme dans des souterrains de verdure.

L’une d’elles aboutissait à une clairière où l’herbe mouillée présentait des traces de pas. Je les suivis, en ayant soin de me glisser à travers les taillis. Elles me conduisirent au pied d’un petit monticule que couronnait une masure en plâtras, à moitié démolie.

— Il doit être là, pensai-je. L’observatoire est bien choisi.

Je rampai jusqu’à proximité de la bâtisse. Un bruit léger m’avertit de sa présence, et, de fait, par une ouverture, je l’aperçus qui me tournait le dos.

En deux bonds je fus sur lui. Il essaya de braquer le revolver qu’il tenait à la main. Je ne lui en laissai pas le temps, et l’entraînai à terre, de telle façon que ses deux bras étaient pris sous lui, tordus, et que je pesais de mon genou sur sa poitrine.

— Écoute, mon petit, lui dis-je à l’oreille, je suis Arsène Lupin. Tu vas me rendre, tout de suite et de bonne grâce, mon portefeuille et la sacoche de la dame… moyennant quoi je te tire des griffes de la police, et je t’enrôle parmi