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ARMELLE ET CLAUDE

mais aussi ceux que nous confère la société, Hélas ! nous avons voulu nous révolter contre elle et nous lui demandons secours maintenant. C’est que la révolte est un privilège dont bien peu sont dignes. Nous sommes, nous, ceux qui doivent vivre selon les règles, en suivant les chemins que la sagesse humaine a tracés pour la foule des êtres. On a établi une sorte d’amour. On a prescrit le genre des relations entre l’homme et la femme. Plions-nous à tout cela.

Le bruit des sanglots allait en s’atténuant. Claude n’y prenait pas garde, emporté par un grand désir de lumière.

— Et encore, prononça-t-il, nous aurions pu briser toutes ces chaînes, et d’une façon définitive. Mais il fallait nous soumettre du moins à la loi des sens. Plus on veut s’affranchir du côté de la vie et du côté de l’esprit, plus on doit se courber devant la nature. D’ailleurs l’instinct est toujours le plus fort, pourquoi s’insurger contre lui ? Il est si facile de le satisfaire ! Somme toute, il n’y a qu’une loi qui règle dans l’éternité les