Page:Leblanc - Armelle et Claude, 1897.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XV


« Nous en sommes donc là ! » pensèrent-ils, les jours suivants. Leur désillusion n’était point sans quelque surprise. Ils avaient cultivé leur âme comme une terre choisie. Ils l’avaient nettoyée, purifiée, soumise à d’ingénieuses méthodes, ensemencée soigneusement en vue de moissons superbes. Et il y germait cette mauvaise plante.

Claude n’aurait jamais supposé que cela pût encore sortir de lui. Et Armelle se désolait également, car si de tels sentiments persistaient en son compagnon, elle devait à son insu en entretenir d’aussi lamentables.

Ils restaient confus, incrédules presque. Qu’importait à Claude qu’un homme eût baisé les lèvres d’Armelle ? Ce baiser ne la