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ARMELLE ET CLAUDE

récompense, comme le couronnement d’une œuvre de foi et de sincérité… Et je puis vous le dire : je vous aime, je vous aime, Armelle… Vous comprenez bien, n’est-ce pas : je vous aime. Pour la première fois, je dis ces mots à une femme selon leur sens véritable. Auparavant, ils signifiaient : « Vous êtes à moi, je vous tiens. » Aujourd’hui, je dis simplement que je vous aime… J’aime votre âme, j’aime l’être que vous êtes… je vous veux du bien…

Ils sortaient de la lutte, vainqueurs. Ils s’aimaient selon leur vœu, ils pouvaient agir à leur guise. Chacun demeurait libre, leur amour ne les armant d’aucun droit et ne les frappant d’aucun devoir. Que Claude restât l’ami d’une ancienne maîtresse, que Mlle de Rhuis se plût en la compagnie d’autres hommes, ou que le caprice de l’un leur infligeât le mal de l’absence, leur accord n’en serait pas atteint.

— C’est que l’intimité de nos âmes, dit Landa, se produit dans une atmosphère si sereine que nous ne cessons de nous voir,