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ARMELLE ET CLAUDE

corps. Tout au plus s’abstenait-il d’en parler. Mais certes il y pensait hardiment, avide d’en pénétrer le secret à travers le voile des étoffes.

Et l’idée soudaine effleura la jeune femme d’exaucer ce vœu. Elle eut la sensation physique que ses vêtements la gênaient à son tour, et l’envie morale de s’en délivrer comme d’un obstacle à l’accomplissement d’une action noble. C’était un indicible besoin de grâce et de vérité. C’était, par un geste, s’affranchir de contraintes innombrables et d’un esclavage séculaire. Et vraiment elle fut sur le point de dénouer ses cheveux, d’abaisser son corsage et d’offrir l’adorable vision de ses épaules, de sa poitrine, de tout son buste nu. Ses mains palpitaient. Sous l’ordre d’un devoir troublant et nouveau, elle se débattit.

Des instincts opposés l’arrêtèrent. Elle se prêta simplement à l’effort des yeux qui la cherchaient. Et tous deux, ils évoquaient dans le cadre magique des eaux et des verdures, l’éblouissante chair et les seins fleuris.