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raient obscurs. Mais quelle lumière ! À défaut des motifs qui les avaient inspirés, comme on apercevait clairement la série des actes accomplis en cette tragique matinée !

Il y eut un silence. Chacun méditait, cherchait des arguments, des objections. Enfin, Valenglay s’écria :

— Mon cher Lenormand, tout cela est parfait… Vous m’avez convaincu… Mais, au fond, nous n’en sommes pas plus avancés pour cela.

— Comment ?

— Mais oui. Le but de notre réunion n’est pas du tout de déchiffrer une partie de l’énigme, que, un jour ou l’autre, je n’en doute pas, vous déchiffrerez tout entière, mais de donner satisfaction, dans la plus large mesure possible, aux exigences du public. Or, que le meurtrier soit Lupin ou non, qu’il y ait deux coupables, ou bien trois, ou bien un seul, cela ne nous donne ni le nom du coupable ni son arrestation. Et le public a toujours cette impression désastreuse que la justice est impuissante.

— Qu’y puis-je faire ?

— Précisément, donner au public la satisfaction qu’il demande.

— Mais il me semble que ces explications suffiraient déjà…

— Des mots ! Il veut des actes. Une seule chose le contenterait : une arrestation.

— Diable ! diable ! Nous ne pouvons pourtant pas arrêter le premier venu.

— Ça vaudrait mieux que de n’arrêter personne, fit Valenglay en riant… Voyons, cherchez bien… Êtes-vous sûr d’Edwards, le domestique de Kesselbach ?