Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.
“813”
63

— La preuve ?

— Il en est deux, d’abord, deux preuves de nature morale, que j’ai sur-le-champ exposées à M. le juge d’instruction et que les journaux ont soulignées. Avant tout. Lupin ne tue pas. Ensuite, pourquoi aurait-il tué puisque le but de son expédition, le vol, était accompli, et qu’il n’avait rien à craindre d’un adversaire attaché et bâillonné ?

— Soit. Mais les faits ?

— Les faits ne valent pas contre la raison et la logique, et puis les faits sont encore pour moi. Que signifierait la présence de Lupin dans la chambre où l’on a trouvé l’étui à cigarettes ? D’autre part, les vêtements noirs que l’on a trouvés, et qui étaient évidemment ceux du meurtrier, ne concordent nullement, comme taille, avec ceux d’Arsène Lupin.

— Vous le connaissez donc, vous ?

— Moi, non. Mais Edwards l’a vu, Gourel l’a vu, et celui qu’ils ont vu n’est pas celui que la femme de chambre a vu dans l’escalier de service, entraînant Chapman par la main.

— Alors, votre système ?

— Vous voulez dire « la vérité », monsieur le Président. La voici, ou du moins, ce que je sais de la vérité. Le mardi 16 avril, un individu… Lupin… a fait irruption dans la chambre de M. Kesselbach, vers deux heures de l’après-midi

Un éclat de rire interrompit M. Lenormand. C’était le Préfet de police.

— Laissez-moi vous dire, monsieur Lenormand, que vous précisez avec une hâte un peu excessive. Il est prouvé que, à trois heures, ce