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Le couloir était désert. Le personnel de l’hôtel n’osait s’y aventurer, et certains pensionnaires s’étaient enfermés à double tour dans leurs chambres, de sorte qu’il fallait frapper longtemps et se faire reconnaître avant que la porte s’ouvrît.

Plus loin, M. Lenormand aperçut un autre groupe d’agents qui visitaient l’office et, à l’extrémité du long couloir, il en aperçut d’autres encore qui approchaient du tournant, c’est-à-dire des chambres situées sur la rue de Judée.

Et, soudain, il entendit ceux-là qui poussaient des exclamations, et ils disparurent en courant.

Il se hâta.

Les agents s’étaient arrêtés au milieu du couloir. À leurs pieds, barrant le passage, la face sur le tapis, gisait un corps.

M. Lenormand se pencha et saisit entre ses mains la tête inerte.

— Chapman, murmura-t-il… il est mort.

Il l’examina. Un foulard de soie blanche, tricotée, serrait le cou. Il le défit. Des taches rouges apparurent, et il constata que ce foulard maintenait, contre la nuque, un épais tampon d’ouate tout sanglant.

Cette fois encore, c’était la même petite blessure, nette, franche, impitoyable.

Tout de suite prévenus, M. Formerie et le commissaire accoururent.

— Personne n’est sorti ? demanda le chef. Aucune alerte !

— Rien, fit le commissaire. Deux hommes sont en faction au bas de chaque escalier.