Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et, se dirigeant vers l’ascenseur, il se fit conduire au second étage.

La besogne n’était pas facile. Elle fut longue, car il fallait ouvrir les portes des soixante chambres, inspecter toutes les salles de bains, toutes les alcôves, tous les placards, tous les recoins.

Elle fut aussi infructueuse. Une heure après, sur le coup de midi, M. Lenormand avait tout juste fini le second étage, les autres agents n’avaient pas terminé les étages supérieurs, et nulle découverte n’avait été faite.

M. Lenormand hésita : l’assassin était-il remonté vers les mansardes ?

Il se décidait cependant à descendre, quand on l’avertit que Mme Kesselbach venait d’arriver avec sa demoiselle de compagnie. Edwards, le vieux serviteur de confiance, avait accepté la tâche de lui apprendre la mort de M. Kesselbach.

M. Lenormand la trouva dans un des salons, terrassée, sans larmes, mais le visage tordu de douleur et le corps tout tremblant, comme agité par des frissons de fièvre.

C’était une femme assez grande, brune, dont les yeux noirs, d’une grande beauté, étaient chargés d’or, de petits points d’or, pareils à des paillettes qui brillent dans l’ombre. Son mari l’avait connue en Hollande où Dolorès était née d’une vieille famille d’origine espagnole : les Amonti. Tout de suite il l’avait aimée, et, depuis quatre ans, leur accord, fait de tendresse et de dévouement, ne s’était jamais démenti.