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publique… précisément le nom de la coupable… Alors ?

Et, poussant peu à peu Lupin vers la porte, il lui avait dit :

— Allez… Retournez là-bas… Faites disparaître le cadavre… Et qu’il n’y ait pas de traces, hein ? pas la moindre trace de toute cette histoire… Je compte sur vous, n’est-ce pas ?

Et Lupin retournait là-bas. Il y retournait comme un automate, parce qu’on lui avait ordonné d’agir ainsi, et qu’il n’avait plus de volonté par lui-même.

Des heures, il attendit à la gare. Machinalement il mangea, prit son billet et s’installa dans un compartiment.

Il dormit mal, la tête brûlante, avec des cauchemars et avec des intervalles d’éveil confus où il cherchait à comprendre pourquoi Massier ne s’était pas défendu.

— C’était un fou… sûrement… un demi-fou… Il l’a connue autrefois et elle a empoisonné sa vie… elle l’a détraqué… Alors, autant mourir… Pourquoi se défendre ?

L’explication ne le satisfaisait qu’à moitié, et il se promettait bien, un jour ou l’autre, d’éclaircir cette énigme et de savoir le rôle exact que Massier avait tenu dans l’existence de Dolorès. Mais qu’importait pour l’instant ! Un seul fait apparaissait nettement : la folie de Massier, et il se répétait avec obstination :

— C’était un fou… ce Massier était certainement fou. D’ailleurs, tous ces Massier, une famille de fous…