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— Prends ce siège, Octave, et ne dors pas. Ton maître va se reposer. Veille sur lui, serviteur fidèle.

Il dormit d’un bon sommeil.

— Comme Napoléon au matin d’Austerlitz, dit-il en s’éveillant.

C’était l’heure du dîner. Il mangea copieusement, puis, tout en fumant une cigarette, il visita ses armes, changea les balles de ses deux revolvers.

— La poudre sèche et l’épée aiguisée, comme dit mon copain le kaiser… Octave !

Octave accourut.

— Va dîner au château avec les domestiques. Annonce que tu vas cette nuit à Paris, en auto.

— Avec vous, patron ?

— Non, seul. Et sitôt le repas fini, tu partiras en effet ostensiblement.

— Mais je n’irai pas à Paris ?

— Non, tu attendras hors du parc, sur la route, à un kilomètre de distance… jusqu’à ce que je vienne. Ce sera long.

Il fuma une autre cigarette, se promena, passa devant le château, aperçut de la lumière dans les appartements de Dolorès, puis revint au chalet.

Là, il prit un livre. C’était la Vie des hommes illustres.

— Il en manque une et la plus illustre, dit-il. Mais l’avenir est là, qui remettra les choses en leur place. Et j’aurai mon Plutarque un jour ou l’autre.

Il lut la Vie de César, et nota quelques réflexions en marge.