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jour ou l’autre, être acculé au crime par les circonstances. M. Kesselbach se sera défendu…

— Non, puisqu’il était attaché.

— En effet, avoua Gourel déconcerté, et c’est même fort curieux… Pourquoi tuer un adversaire qui n’existe déjà plus ?… Mais n’importe, si je lui avais mis la main au collet hier, quand nous nous sommes trouvés l’un en face de l’autre, au seuil du vestibule…

M. Lenormand avait passé sur le balcon. Puis il visita la chambre de M. Kesselbach, à droite, vérifia la fermeture des fenêtres et des portes.

— Les fenêtres de ces deux pièces étaient fermées quand je suis entré, affirma Gourel.

— Fermées ou poussées ?

— Personne n’y a touché. Or, elles sont fermées, chef…

Un bruit de voix les ramena au salon. Ils y trouvèrent le médecin légiste, en train d’examiner le cadavre, et M. Formerie, juge d’instruction.

Et M. Formerie s’exclamait :

— Arsène Lupin ! Enfin, je suis heureux qu’un hasard bienveillant me remette en face de ce bandit ! Le gaillard verra de quel bois je me chauffe !… Et cette fois il s’agit d’un assassin !… À nous deux, maître Lupin !

M. Formerie n’avait pas oublié l’étrange aventure du diadème de la princesse de Lamballe[1], et l’admirable façon dont Lupin l’avait roulé, quelques années auparavant. La chose

  1. Arsène Lupin, pièce en quatre actes. Pierre Laffite et Cie, éditeurs. Un vol. 3 fr. 50.