Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/424

Cette page a été validée par deux contributeurs.
414
“813”

— Ah ! vous voilà… vous voilà, balbutia-t-elle… Ils ne vous ont rien fait ?

Et aussitôt, se dressant et montrant le fond du magasin :

— Là, il est parti de ce côté… j’ai entendu… je suis sûre… Il faut aller… je vous en prie…

— Vous d’abord, dit-il.

— Non, lui… frappez-le… je vous en prie… frappez-le.

La peur, cette fois, au lieu de l’abattre, semblait lui donner des forces inusitées, et elle répéta, dans un immense désir de livrer l’effroyable ennemi qui la torturait :

— Lui d’abord… Je ne peux plus vivre… il faut que vous me sauviez de lui… il le faut… je ne peux plus vivre…

Il la délia, l’étendit soigneusement sur le canapé et lui dit :

— Vous avez raison… D’ailleurs, ici vous n’avez rien à craindre… Attendez-moi, je reviens…

Comme il s’éloignait, elle saisit sa main vivement :

— Mais vous ?

— Eh bien ?

— Si cet homme…

On eût dit qu’elle appréhendait pour Lupin ce combat suprême auquel elle l’exposait, et que, au dernier moment, elle eût été heureuse de le retenir.

Il murmura :

— Merci, soyez tranquille. Qu’ai-je à redouter ? Il est seul.

Et, la laissant, il se dirigea vers le fond. Comme il s’y attendait, il découvrit une échelle