Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/418

Cette page a été validée par deux contributeurs.
408
“813”

si violente de son autorité, de sa force, de l’empire incroyable qu’il exerçait sur les autres. Comment ces bandits avaient-ils pu admettre une seconde cette invraisemblable histoire, et perdre toute notion des choses, au point de lui abandonner toutes les chances de la bataille ?

Il tira de ses poches deux grands revolvers, massifs et formidables, tendit les deux bras, et, tranquillement, choisissant les deux premiers hommes qu’il abattrait, et les deux autres qui tomberaient à la suite, il visa comme il eût visé sur deux cibles, dans un stand.

Deux coups de feu à la fois, et deux encore…

Des hurlements… Quatre hommes s’écroulèrent les uns après les autres, comme des poupées au jeu de massacre.

— Quatre ôtés de sept, reste trois, dit Lupin. Faut-il continuer ?

Ses bras demeuraient tendus, ses deux revolvers braqués sur le groupe que formaient le Brocanteur et ses deux compagnons.

— Salaud ! gronda le Brocanteur, tout en cherchant une arme.

— Haut les pattes ! cria Lupin, ou je tire… Parfait ! maintenant, vous autres, désarmez-le sinon…

Les deux bandits, tremblants de peur, paralysaient leur chef, et l’obligeaient à la soumission.

— Ligotez-le !… Ligotez-le, sacré nom ! Qu’est-ce que ça peut vous faire ?… Moi parti, vous êtes tous libres… Allons, nous y sommes ? Les poignets d’abord… avec vos ceintures… Et les chevilles… Plus vite que ça…

Désemparé, vaincu, le Brocanteur ne résistait plus. Tandis que ses compagnons l’atta-