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défendre Dolorès dont l’enlèvement, en toute hypothèse, était la raison même de l’attaque.

Il entrebâilla la fenêtre de la rue, et braqua son revolver. Un coup de feu, l’alarme donnée dans le quartier, et les bandits s’enfuiraient.

— Eh bien ! non, murmura-t-il, non. Il ne sera pas dit que j’aurai esquivé la lutte. L’occasion est trop belle… Et puis qui sait s’ils s’enfuiraient !… Ils sont en nombre et se moquent des voisins. 

Il rentra dans la chambre de Dolorès. En bas, du bruit. Il écouta, et, comme cela provenait de l’escalier, il ferma la serrure à double tour.

Dolorès pleurait et se convulsait sur le divan.

Il la supplia :

— Avez-vous la force ? Nous sommes au premier étage. Je pourrais vous aider à descendre… Des draps à la fenêtre…

— Non, non, ne me quittez pas… Ils vont me tuer… Défendez-moi.

Il la prit dans ses bras et la porta dans la chambre voisine. Et, se penchant sur elle :

— Ne bougez pas et soyez calme. Je vous jure que, moi vivant, aucun de ces hommes ne vous touchera.

La porte de la première chambre fut ébranlée. Dolorès s’écria, en s’accrochant à lui :

— Ah ! les voilà… les voilà… Ils vous tueront… vous êtes seul…

Il lui dit ardemment :

— Je ne suis pas seul : vous êtes là… vous êtes là près de moi.

Il voulut se dégager. Elle lui saisit la tête