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L’HOMME NOIR


I


En cet instant, Arsène Lupin eut l’impression, la certitude, qu’il avait été attiré dans un guet-apens, par des moyens qu’il n’avait pas le loisir de discerner, mais dont il devinait l’habileté et l’adresse prodigieuses.

Tout était combiné, tout était voulu : l’éloignement de ses hommes, la disparition ou la trahison des domestiques, sa présence même dans la maison de Mme Kesselbach.

Évidemment tout cela avait réussi au gré de l’ennemi, grâce à des circonstances heureuses jusqu’au miracle — car enfin il aurait pu survenir avant que le faux message ne fît partir ses amis. Mais alors c’était la bataille de sa bande à lui contre la bande Altenheim. Et Lupin, se rappelant la conduite de Malreich, l’assassinat d’Altenheim, l’empoisonnement de la folle à Veldenz, Lupin se demanda si le guet-apens était dirigé contre lui seul, et si Malreich n’avait pas entrevu comme possibles une mêlée générale et la suppression de complices qui, maintenant, le gênaient.

Intuition plutôt chez lui, idée fugitive qui l’effleura. L’heure était à l’action. Il fallait