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— Le Brocanteur a raison, ça va chauffer… Ah ! c’est à ma peau qu’ils en veulent ! Une prime pour Lupin ! Les canailles !

Il franchit l’octroi et sauta dans un taxi-auto.

— Rue Raynouard.

Il se fit arrêter à trois cents pas de la rue des Vignes et marcha jusqu’à l’angle des deux rues.

À sa grande stupeur, Doudeville n’était pas là.

— Bizarre, se dit Lupin, il est plus de minuit pourtant… Ça me semble louche, cette affaire-là.

Il patienta dix minutes, vingt minutes. À minuit et demi, personne. Un retard devenait dangereux. Après tout, si Doudeville et ses amis n’avaient pu venir, Charolais, son fils, et lui, Lupin, suffiraient à repousser l’attaque, sans compter l’aide des domestiques.

Il avança donc. Mais deux hommes lui apparurent qui cherchaient à se dissimuler dans l’ombre d’un renfoncement.

— Bigre, se dit-il, c’est l’avant-garde de la bande, Dieudonné et le Joufflu. Je me suis laissé bêtement distancer.

Là, il perdit encore du temps. Marcherait-il droit sur eux pour les mettre hors de combat et pour pénétrer ensuite dans la maison par la fenêtre de l’office, qu’il savait libre ? C’était le parti le plus prudent, qui lui permettait en outre d’emmener immédiatement Mme Kesselbach et de la mettre hors de cause.

Oui, mais c’était aussi l’échec de son plan, et c’était manquer cette unique occasion de prendre