Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/404

Cette page a été validée par deux contributeurs.
394
“813”

Il se trompait. Après huit jours d’investigations et d’efforts continus, il n’en avait pas appris davantage sur le compte de cet étrange individu. Il se passait ceci d’extraordinaire, c’est que, subitement, tandis que Lupin le suivait, l’homme, qui cheminait à petits pas le long des rues, sans jamais se retourner et sans jamais s’arrêter, l’homme disparaissait comme par miracle. Il usa bien quelquefois de maisons à double sortie. Mais, d’autres fois, il semblait s’évanouir au milieu de la foule, ainsi qu’un fantôme. Et Lupin restait là, pétrifié, ahuri, plein de rage et de confusion.

Il courait aussitôt à la rue Delaizement et montait la faction. Les minutes s’ajoutaient aux minutes, les quarts d’heure aux quarts d’heure. Une partie de la nuit s’écoulait. Puis survenait l’homme mystérieux. Qu’avait-il pu faire ?

IV

— Un pneumatique pour vous, patron, lui dit Doudeville un soir vers huit heures, en le rejoignant rue Delaizement.

Lupin déchira. Mme Kesselbach le suppliait de venir à son secours. À la tombée du jour, deux hommes avaient stationné sous ses fenêtres et l’un d’eux avait dit : « Veine, on n’y a vu que du feu… Alors, c’est entendu, nous ferons le coup cette nuit. » Elle était descendue et avait constaté que le volet de l’office ne fermait plus, ou du moins, qu’on pouvait l’ouvrir de l’extérieur.