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“813”
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Le maître d’hôtel revint et ouvrit plusieurs boîtes.

— Qu’est-ce que vous me conseillez ? dit Lupin.

— Voici des Upman excellents.

Lupin offrit un Upman à Doudeville, en prit un pour lui, et le coupa. Le maître d’hôtel fit flamber une allumette et la présenta.

Vivement Lupin lui saisit le poignet…

— Pas un mot… je te connais… tu t’appelles de ton vrai nom Dominique Lecas…

L’homme, qui était gros et fort, voulut se dégager. Il étouffa un cri de douleur. Lupin lui avait tordu le poignet.

— Tu t’appelles Dominique… tu habites rue de la Pompe au quatrième étage, où tu t’es retiré avec une petite fortune acquise au service — mais écoute donc, imbécile, ou je te casse les os — acquise au service du baron Altenheim, chez qui tu étais maître d’hôtel.

L’autre s’immobilisa, le visage blême de peur.

Autour d’eux la petite salle était vide. À côté, dans le restaurant, trois messieurs fumaient, et deux couples devisaient en buvant des liqueurs.

— Tu vois, nous sommes tranquilles… on peut causer.

— Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous ?

— Tu ne me remets pas ? Cependant, rappelle-toi ce fameux déjeuner de la villa Dupont… C’est toi-même, vieux larbin, qui m’as offert l’assiette de gâteaux… et quels gâteaux !…