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occupé par un marchand de vins, la première à gauche sur la rue. Enfin l’autre nuit…

— L’autre nuit ?

— J’ai aperçu, de la fenêtre de ma chambre, une ombre dans le jardin.

— C’est tout ?

— Oui.

Il réfléchit et lui proposa :

— Permettez-vous que deux de mes hommes couchent en bas, dans une des chambres du rez-de-chaussée ?…

— Deux de vos hommes ?…

— Oh ! ne craignez rien… Ce sont deux braves gens, le père Charolais et son fils… qui n’ont pas l’air du tout de ce qu’ils sont… Avec eux, vous serez tranquille. Quant à moi…

Il hésita. Il attendait qu’elle le priât de revenir. Comme elle se taisait, il dit :

— Quant à moi, il est préférable que l’on ne me voie pas ici… oui, c’est préférable… pour vous. Mes hommes me tiendront au courant.

Il eût voulu en dire davantage, et rester, et s’asseoir auprès d’elle, et la réconforter. Mais il avait l’impression que tout était dit de ce qu’ils avaient à se dire, et qu’un seul mot de plus, prononcé par lui, serait un outrage.

Alors il salua très bas, et se retira.

Il traversa le jardin, marchant vite, avec la hâte de se retrouver dehors et de dominer son émotion. Le domestique l’attendait au seuil du vestibule. Au moment où il franchissait la porte d’entrée, sur la rue, quelqu’un sonnait, une jeune femme.

Il tressaillit :

— Geneviève !