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“813”

je meurs d’inanition. Et si c’était un effet de votre bonté…

On le conduisit dans une salle des communs, affectée au mess des sous-officiers, et un repas substantiel lui fut servi, tandis que le comte allait faire son rapport à l’Empereur.

Vingt minutes après, Waldemar revenait. Et ils s’installèrent l’un en face de l’autre, silencieux et pensifs.

— Waldemar, un bon cigare serait le bienvenu… Je vous remercie. Celui-là craque comme il sied aux havanes qui se respectent.

Il alluma son cigare, et, au bout d’une ou deux minutes :

— Vous pouvez fumer, comte, cela ne me dérange pas.

Une heure se passa ; Waldemar somnolait, et de temps à autre, pour se réveiller, avalait un verre de fine champagne.

Des soldats allaient et venaient, faisant le service.

— Du café, demanda Lupin.

On lui apporta du café.

— Ce qu’il est mauvais, grogna-t-il… Si c’est celui-là que boit César ! Encore une tasse, tout de même, Waldemar. La nuit sera peut-être longue. Oh ! quel sale café !

Il alluma un autre cigare et ne dit plus un mot.

Les minutes s’écoulèrent. Il ne bougeait toujours pas et ne parlait point.

Soudain, Waldemar se dressa sur ses jambes et dit à Lupin d’un air indigné :

— Eh ! là, debout !

À ce moment, Lupin sifflotait. Il continua paisiblement à siffloter.