comme si elle était sous le coup d’une inspiration subite, elle inscrivit deux L au milieu de l’intervalle laissé par Lupin.
Celui-ci tressaillit.
Un mot se trouvait formé : Apollon.
Cependant elle n’avait point lâché le crayon ni la feuille, et, les doigts crispés, les traits tendus, elle s’efforçait de soumettre sa main à l’ordre hésitant de son pauvre cerveau.
Lupin attendait tout fiévreux.
Elle marqua rapidement, comme hallucinée, un mot, le mot : « Diane ».
— Un autre mot ! un autre mot ! s’écria-t-il avec violence. Elle tordit ses doigts autour du crayon, cassa la mine, dessina de la pointe un grand J, et lâcha le crayon, à bout de forces.
— Un autre mot ! je le veux ! ordonna Lupin, en lui saisissant le bras.
Mais il vit à ses yeux, de nouveaux indifférents, que ce fugitif éclair de sensibilité ne pouvait plus luire.
— Allons-nous-en, dit-il.
Déjà il s’éloignait, quand elle se mit à courir et lui barra la route. Il s’arrêta.
— Que veux-tu ?
Elle tendit sa main ouverte.
— Quoi ! de l’argent ? Est-ce donc son habitude de mendier ? dit-il en s’adressant au comte.
— Non, dit celui-ci, et je ne m’explique pas du tout…
Isilda sortit de sa poche deux pièces d’or qu’elle fit tinter l’une contre l’autre joyeusement.
Lupin les examina.