— Mais il en est d’autres dont vous ne connaissez pas la provenance, et sur lesquelles je puis vous fournir quelques renseignements.
— Ah ! répondit l’étranger, l’air inquiet.
Lupin hésita.
— Parlez, parlez sans détours, ordonna l’étranger… parlez nettement.
Dans le silence profond, Lupin déclara avec une certaine solennité :
— Il y a vingt ans, un projet de traité fut élaboré entre l’Allemagne, l’Angleterre et la France.
— C’est faux ! C’est impossible ! Qui aurait pu ?…
— Le père de l’Empereur actuel et la reine d’Angleterre, sa grand-mère, tous deux sous l’influence de l’Impératrice.
— Impossible ! je répète que c’est impossible !
— La correspondance est dans la cachette du château de Veldenz, cachette dont je suis seul à savoir le secret.
L’étranger allait et venait avec agitation.
Il s’arrêta et dit :
— Le texte du traité fait partie de cette correspondance ?
— Oui, Sire. Il est de la main même de votre père.
— Et que dit-il ?
— Par ce traité, l’Angleterre et la France concédaient et promettaient à l’Allemagne un empire colonial immense, cet empire qu’elle n’a pas et qui lui est indispensable aujourd’hui pour assurer sa grandeur.