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“813”

— Quelle sera l’autre ?

— La joie de servir la France en acceptant la proposition qui accompagnera la demande de liberté.

— Je ferai une proposition, moi ?

— Oui, Sire.

— Laquelle ?

— Je ne sais pas, mais il me semble qu’il existe toujours un terrain favorable pour s’entendre… il y a des possibilités d’accord…

L’étranger le regardait, sans comprendre. Lupin se pencha, et, comme s’il cherchait ses paroles, comme s’il imaginait une hypothèse :

— Je suppose que deux pays soient divisés par une question insignifiante… qu’ils aient un point de vue différent sur une affaire secondaire… une affaire coloniale, par exemple, où leur amour-propre soit en jeu plutôt que leurs intérêts… Est-il impossible que le chef d’un de ces pays en arrive de lui-même à traiter cette affaire dans un esprit de conciliation nouveau ?… et à donner les instructions nécessaires… pour…

— Pour que je laisse le Maroc à la France, dit l’étranger en éclatant de rire.

L’idée que suggérait Lupin lui semblait la chose du monde la plus comique, et il riait de bon cœur. Il y avait une telle disproportion entre le but à atteindre et les moyens offerts !

— Évidemment… évidemment… reprit l’étranger, s’efforçant en vain de reprendre son sérieux, évidemment l’idée est originale… Toute la politique moderne bouleversée pour qu’Arsène Lupin soit libre ! les desseins de l’Empire