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— Marco, aide-moi à pousser ça dans la chambre… là… de manière qu’on ne puisse les voir.

Il enleva le secrétaire, Marco emporta le domestique.

— Bien, maintenant retourne au salon.

Il le suivit, et aussitôt, repassant une seconde fois dans le vestibule, il prononça très haut d’un air étonné :

— Mais votre domestique n’est pas là, monsieur Kesselbach… non, ne vous dérangez pas… finissez votre lettre… J’y vais moi-même.

Et, tranquillement, il ouvrit la porte d’entrée.

M. Kesselbach ? lui demanda-t-on.

Il se trouvait en face d’une sorte de colosse, à la large figure réjouie, aux yeux vifs, qui se dandinait d’une jambe sur l’autre et tortillait entre ses mains les rebords de son chapeau.

Il répondit :

— Parfaitement, c’est ici. Qui dois-je annoncer ?

M. Kesselbach a téléphoné… il m’attend…

— Ah ! c’est vous… je vais prévenir… voulez-vous patienter une minute ?… M. Kesselbach va vous parler.

Il eut l’audace de laisser le visiteur sur le seuil de l’antichambre, à un endroit d’où l’on pouvait apercevoir, par la porte ouverte, une partie du salon. Et lentement, sans même se retourner, il rentra, rejoignit son complice auprès de M. Kesselbach, et lui dit :

— Nous sommes fichus. C’est Gourel, de la Sûreté…