Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/278

Cette page a été validée par deux contributeurs.
268
“813”

— Au fond, rien n’est plus pratique pour la conduite de mes affaires que cette existence. Chaque jour je donne le petit coup de pouce qui met en branle toute la machine, et je n’ai qu’à patienter jusqu’au lendemain. Les événements se produisent d’eux-mêmes. Quel repos pour un homme surmené !  

Et, se tournant vers le mur :

— Steinweg, si tu tiens à la vie, ne meurs pas encore !!! Je te demande un petit peu de bonne volonté. Fais comme moi : dors.

Sauf à l’heure du repas, il dormit de nouveau jusqu’au matin. Ce ne fut que le bruit des serrures et des verrous qui le réveilla.

— Debout, lui dit le gardien ; habillez-vous… C’est pressé.

M. Weber et ses hommes le reçurent dans le couloir et l’amenèrent jusqu’au fiacre.

— Cocher, 29, villa Dupont, dit Lupin en montant… Et rapidement.

— Ah ! vous savez donc que nous allons là ? dit le sous-chef.

— Évidemment, je le sais, puisque, hier, j’ai donné rendez-vous à M. Formerie, au 29 de la villa Dupont, sur le coup de dix heures. Quand Lupin dit une chose, cette chose s’accomplit. La preuve…

Dès la rue Pergolèse, les précautions multipliées par la police excitèrent la joie du prisonnier. Des escouades d’agents encombraient la rue. Quant à la villa Dupont, elle était purement et simplement interdite à la circulation.

— L’état de siège, ricana Lupin. Weber, tu distribueras de ma part un louis à chacun de ces pauvres types que tu as dérangés sans rai-