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visage dédaigneux, et telle était la puissance de domination de cet homme que ses deux interlocuteurs n’avaient pas osé l’interrompre.

M. Formerie prit le parti de rire, en observateur qui se divertit.

— C’est drôle ! C’est cocasse !

— Cocasse ou non, monsieur, c’est ainsi qu’il en sera. Mon procès, le fait de savoir si j’ai tué ou non, la recherche de mes antécédents, de mes délits ou forfaits passés, autant de fariboles auxquelles je vous permets de vous distraire, pourvu, toutefois, que vous ne perdiez pas de vue un instant le but de votre mission.

— Qui est ? demanda M. Formerie, toujours goguenard.

— Qui est de vous substituer à moi dans mes investigations relatives au projet de M. Kesselbach et notamment de découvrir le sieur Steinweg, sujet allemand, enlevé et séquestré par feu le baron Altenheim.

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire-là ?

— Cette histoire-là est de celles que je gardais pour moi quand j’étais… ou plutôt quand je croyais être M. Lenormand. Une partie s’en déroula dans mon cabinet, près d’ici, et Weber ne doit pas l’ignorer entièrement. En deux mots, le vieux Steinweg connaît la vérité sur ce mystérieux projet que M. Kesselbach poursuivait, et Altenheim, qui était également sur la piste, a escamoté le sieur Steinweg.

— On n’escamote pas les gens de la sorte. Il est quelque part, ce Steinweg.

— Sûrement.

— Vous savez où ?

— Oui.