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“813”

les jambes aux jambes du baron, en même temps que, peu à peu, il s’ingéniait à dégager une de ses mains.

Au-dessus d’eux, de grands coups, comme des coups de bélier…

— J’ai cinq minutes, pensa Sernine Dans une minute, il faut que ce gaillard-là…

Et tout haut :

— Attention, mon petit. Tiens-toi bien.

Il rapprocha ses genoux l’un de l’autre avec une énergie incroyable. Le baron hurla, l’une de ses cuisses tordue.

Alors, Sernine, mettant à profit la souffrance de son adversaire, fit un effort, dégagea sa main droite et le prit à la gorge.

— Parfait ! Comme cela, nous sommes bien mieux à notre aise… Non, pas la peine de chercher ton couteau… sans quoi je t’étrangle comme un poulet. Tu vois, j’y mets des formes… Je ne serre pas trop… juste assez pour que tu n’aies même pas envie de gigoter.

Tout en parlant, il sortait de sa poche une cordelette très fine et, d’une seule main, avec une habileté extrême, il lui attachait les poignets. À bout de souffle, d’ailleurs, le baron n’opposait plus aucune résistance. En quelques gestes précis, Sernine le ficela solidement.

— Comme tu es sage ! À la bonne heure ! Je ne te reconnais plus. Tiens, au cas où tu voudrais t’échapper, voilà un rouleau de fil de fer qui va compléter mon petit travail… Les poignets d’abord… Les chevilles, maintenant… Ça y est… Dieu ! que tu es gentil !

Le baron s’était remis peu à peu. Il bégaya :

— Si tu me livres, Geneviève mourra.