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“813”

— En effet, c’est le baron Altenheim. Vos hommes sont là, monsieur Weber ?

— Oui, cachés sur la route, à deux cents mètres de distance.

— Eh bien, monsieur Weber, il me semble que vous pourriez les réunir et les amener devant cette loge. De là nous irons jusqu’à la villa. Je sonnerai. Comme le baron Altenheim me connaît, je suppose que l’on m’ouvrira, et j’entrerai… avec vous.

— Le plan est excellent, dit M. Weber. Je reviens tout de suite.

Il sortit du jardin et s’en alla par la route, du côté opposé aux Glycines.

Rapidement, Sernine empoigna l’un des frères Doudeville par le bras.

— Cours après lui, Jacques… Occupe-le le temps que j’entre aux Glycines… Et puis retarde l’assaut… le plus possible… invente des prétextes… Il me faut dix minutes… Qu’on entoure la villa… mais qu’on n’y entre pas. Et toi, Jean, va te poster dans le pavillon Hortense, à l’issue du souterrain. Si le baron veut sortir par là, casse-lui la tête.

Les Doudeville s’éloignèrent. Le prince se glissa dehors, et courut jusqu’à une haute grille, blindée de fer, qui était l’entrée des Glycines.

Sonnerait-il ?

Autour de lui, personne. D’un bond il s’élança sur la grille, en posant son pied au rebord de la serrure, et, s’accrochant aux barreaux, s’arc-boutant avec ses genoux, se hissant à la force des poignets, il parvint, au risque de retomber sur la pointe aiguë des barreaux, à franchir la grille et à sauter.