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“813”

Quand il eut fini, il revint vers une chambre que Doudeville lui avait indiquée comme celle d’Altenheim, et l’examina attentivement.

— Voilà qui fera mon affaire, dit-il en soulevant un rideau qui masquait un cabinet noir rempli de vêtements. D’ici, je vois toute la chambre.

— Et si le baron fouille sa maison ?

— Pourquoi ?

— Mais il saura que l’on est venu, par ses domestiques.

— Oui, mais il n’imaginera pas que l’un de nous s’est installé chez lui. Il se dira que la tentative a manqué, voilà tout. Par conséquent, je reste.

— Et comment sortirez-vous ?

— Ah ! tu m’en demandes trop. L’essentiel était d’entrer. Va, Doudeville, ferme les portes. Rejoins ton frère et filez… À demain… ou plutôt…

— Ou plutôt…

— Ne vous occupez pas de moi. Je vous ferai signe en temps voulu.

Il s’assit sur une petite caisse placée au fond du placard. Une quadruple rangée de vêtements suspendus le protégeait. Sauf le cas d’investigations, il était évidemment là en toute sûreté.

Dix minutes s’écoulèrent. Il entendit le trot sourd d’un cheval, du côté de la villa, et le bruit d’un grelot. Une voiture s’arrêta, la porte d’en bas claqua, et presque aussitôt il perçut des voix, des exclamations, toute une rumeur qui s’accentuait au fur et à mesure, probable-