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longueur du tunnel était de beaucoup supérieure aux cinquante mètres tout au plus qui séparaient le pavillon de l’enceinte du jardin. Il devait donc aboutir assez loin des murs, et au-delà d’un chemin qui longeait le domaine.

— Nous n’allons pas du côté de Villeneuve et de l’étang, par ici ? demanda Gourel.

— Du tout, juste à l’opposé, affirma M. Lenormand.

La galerie descendait en pente douce. Il y eut une marche, puis une autre, et l’on obliqua vers la droite. À ce moment ils se heurtèrent à une porte qui était encastrée dans un rectangle de moellons soigneusement cimentés. M. Lenormand l’ayant poussée, elle s’ouvrit.

— Une seconde, Gourel, dit-il en s’arrêtant… réfléchissons… il vaudrait peut-être mieux rebrousser chemin.

— Et pourquoi ?

— Il faut penser que Ribeira a prévu le péril, et supposer qu’il a pris ses précautions au cas où le souterrain serait démasqué. Or, il sait que nous fouillons le jardin. Il nous a vus sans doute entrer dans ce pavillon. Qui nous assure qu’il n’est pas en train de nous tendre un piège ?

— Nous sommes deux, chef.

— Et ils sont vingt, eux.

Il regarda. Le souterrain remontait, et il marcha vers l’autre porte, distante de cinq à six mètres.

— Allons jusqu’ici, dit-il, nous verrons bien.

Il passa, suivi de Gourel auquel il recom-