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Vers quatre heures, Gertrude, prévenue que je connais l’annonce du Journal et qu’en outre j’ai rendez-vous avec Steinweg, profite du départ de sa maîtresse, court à Paris, retrouve Ribeira et l’homme au chapeau mou, et les entraîne au Palais de Justice où Ribeira confisque à son profit le sieur Steinweg.

Il réfléchit et conclut :

— Tout cela nous prouve : 1o l’importance qu’ils attachent à Steinweg et la frayeur que leur inspirent ses révélations ; 2o qu’une véritable conspiration est ourdie autour de Mme Kesselbach ; 3o que je n’ai pas de temps à perdre, car la conspiration est mûre.

— Soit, dit Gourel, mais il y a une chose inexplicable. Comment Gertrude a-t-elle pu sortir du jardin où nous sommes et y entrer à l’insu des concierges ?

— Par un passage secret que les bandits ont dû pratiquer récemment.

— Et qui aboutirait sans doute, fit Gourel, au pavillon de Mme Kesselbach ?

— Oui, peut-être, dit M. Lenormand… peut-être… Mais j’ai une autre idée…

Ils suivirent l’enceinte des murs. La nuit était claire, et, si l’on ne pouvait guère discerner leurs deux silhouettes, ils voyaient suffisamment, eux, pour examiner les pierres des murailles et pour s’assurer qu’aucune brèche, si habile qu’elle fût, n’avait été pratiquée.

— Une échelle, sans doute ?… insinua Gourel.

— Non, puisque Gertrude passe en plein jour. Une communication de ce genre ne peut évidemment pas aboutir dehors. Il faut que