Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. LENORMAND SUCCOMBE


I


À six heures du soir, M. Lenormand rentrait dans son cabinet de la Préfecture de police.

Tout de suite il manda Dieuzy.

— Ton bonhomme est là ?

— Oui.

— Où en es-tu avec lui ?

— Pas bien loin. Il ne souffle pas mot. Je lui ai dit que, d’après une nouvelle ordonnance, les étrangers étaient tenus à une déclaration de séjour à la Préfecture et je l’ai conduit ici, dans le bureau de votre secrétaire.

— Je vais l’interroger.

Mais à ce moment un garçon survint.

— C’est une dame, chef, qui demande à vous parler tout de suite.

— Sa carte ?

— Voici.

Mme Kesselbach ! Fais entrer.

Lui-même il alla au-devant de la jeune femme et la pria de s’asseoir. Elle avait toujours son même regard désolé, sa mine maladive et cet air d’extrême lassitude où se révélait la détresse de sa vie.

Elle tendit le numéro du Journal, en dési-