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“813”

Un juron de M. Lenormand… Des clameurs de rage… La voiture était vide !

La voiture était vide. Le cheval s’en allait paisiblement, les rênes sur le dos, retournant sans doute à l’écurie de quelque auberge environnante où on l’avait pris en location pour la journée…

Étouffant sa colère, le chef de la Sûreté dit simplement :

— Le major aura sauté pendant les quelques secondes où nous avons perdu de vue la voiture, au début de la descente.

— Nous n’avons qu’à battre les bois, chef, et nous sommes sûrs…

— De rentrer bredouilles. Le gaillard est loin, allez, et il n’est pas de ceux qu’on pince deux fois dans la même journée. Ah ! crénom de crénom !

Ils rejoignirent la jeune fille qu’ils trouvèrent en compagnie de Jacques Doudeville, et qui ne paraissait nullement se ressentir de son aventure.

M. Lenormand, s’étant fait connaître, s’offrit à la ramener chez elle, et, tout de suite, il l’interrogea sur le major anglais Parbury.

Elle s’étonna :

— Il n’est ni major ni anglais, et il ne s’appelle pas Parbury.

— Alors il s’appelle ?

— Juan Ribeira, il est espagnol, et chargé par son Gouvernement d’étudier le fonctionnement des écoles françaises.

— Soit. Son nom et sa nationalité n’ont pas d’importance. C’est bien celui que nous cherchons. Il y a longtemps que vous le connaissez ?