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pas se réjouir… Mais enfin, pouvez-vous m’expliquer, Lenormand ?…

— Tout ce qu’on sait, monsieur le Président, c’est que l’évasion s’est produite au Palais de Justice. Le prévenu a été amené dans une voiture cellulaire et conduit dans le cabinet de M. Formerie, mais il n’est pas sorti du Palais de Justice. Et cependant on ne sait ce qu’il est devenu.

— C’est ahurissant.

— Ahurissant.

— Et l’on n’a fait aucune découverte ?

— Si. Le couloir intérieur qui longe les cabinets d’instruction était encombré d’une foule absolument insolite de prévenus, de gardes, d’avocats, d’huissiers, et l’on a fait cette découverte que tous ces gens avaient reçu de fausses convocations à comparaître à la même heure. D’autre part, aucun des juges d’instruction qui les avaient soi-disant convoqués n’est venu ce jour-là à son cabinet, et cela par suite de fausses convocations du Parquet, les envoyant dans tous les coins de Paris… et de la banlieue.

— C’est tout ?

— Non. On a vu deux gardes municipaux et un prévenu qui traversaient les cours. Dehors, un fiacre les attendait où ils sont montés tous les trois.

— Et votre hypothèse, Lenormand ? Votre opinion ?

— Mon hypothèse, monsieur le Président, c’est que les deux gardes municipaux étaient des complices qui, profitant du désordre du couloir, se sont substitués aux vrais gardes. Et mon